L’apparition de cas de covid-19 au sein de l’Ecole Supérieure Polytechnique de Dakar qui a entrainé la fermeture de trois départements affectés et le suivi des cours en ligne pour une durée de jours, sème l’inquiétude et la panique chez les étudiants à l’UCAD. Si certains semblent sereins face à la situation, d’autres par contre décident de regagner leurs familles pour apaiser la pression familiale dans ce contexte de recrudescence du coronavirus.
«Vu qu’il n’y a pas beaucoup de cours en ce moment, j’ai décidé de rentrer chez moi parce que ma famille s’inquiète de la situation et pour la rassurer, je vais y aller et suivre les cours en ligne chez moi», a fait savoir Babacar Cissé. L’étudiant au département de Gestion n’est pas le seul à prendre cette décision.En effet, depuis l’apparition des premiers cas de covid-19 à l’ESP, les inquiétudes se multiplient chez les étudiants. Il s’y ajoute la pression familiale qui met certains dans un état inconfortable vu que tous les départements ne sont pas encore fermés. Pour cause, il est difficile de respecter les mesures barrières contre l’épidémie dans le Temple du savoir. « C’est un paradoxe de fermer trois départements et laisser les autres continuer et ne pas aussi fermer le campus social parce qu’ici, tout le monde se fréquente. On occupe le même espace. On partage le même restaurant et on est en contact permanent », déclare le jeune étudiant en Licence1 Ibrahima Sory Diallo. Un peu plus loin, on retrouve Thierno Sofiane, étudiant en master au département d’Anglais de l’UCAD. Lui aussi n’a pas manqué d’exprimer son inquiétude face à la situation. « Fermer un département parmi tant d’autres ne règle pas la situation par rapport à la vie sociale que nous menons ici », relève-t-il. Ahmeth Mbaye, étudiant en Master 2 de la Faculté de Droit fustige le « laxisme de l’administration » et le non-respect des mesures barrières par les étudiants face à la progression de la Covid-19 au sein de l’espace universitaire. « C’est évident de voir le virus pénétrer dans le campus universitaire et les responsabilités sont partagées. Tout au début de la reprise des cours, tout était mis en place pour une riposte contre la maladie et les étudiants respectaient les mesures barrières. Mais au fil du temps, il n’y a plus de contrôle au niveau des entrées et le port du masque se fait rare au niveau des étudiants », se désole-t-il.

Ce qui hante aussi le sommeil des étudiants, c’est la mise en place des cours en ligne. Ibrahima Sory Diallo pense que le suivi des cours en ligne ne peut être bénéfique. « Certains cours sont plus pratiques que théoriques », dit-il. Ahmeth Mbaye abonde dans le même sens sur l’indisponibilité. « Suivre des cours en ligne sera inadéquat pour certains étudiants parce qu’une fois rentrés chez eux, certains auront des problèmes d’accès aux plateformes éducatives mais aussi ceux qui seront dans les zones reculées auront un problème de connexion », avertit l’étudiant en Droit. Actuellement, la question qui taraude les esprits à l’UCAD, c’est comment les autorités sanitaires peuvent faire pour éviter une propagation du virus au sein du Temple du Savoir?